Étienne Brûlé a connu au Nouveau Monde toutes sortes d'aventures palpitantes et intrigantes. Parmi ses histoires les plus excitantes, on retrouve celle du miracle qui l'a sauvé de justesse du poteau de torture... Nous sommes en 1615 alors qu'Étienne revient d'un fameux rendez-vous manqué avec Champlain au pays des Andastes. Étienne marche dans les bois avec une douzaine d'amis Hurons lorsque, tout à coup, il tombe sur un groupe d'Iroquois. Les Hurons se sauvent et Étienne se retrouve seul à errer dans les bois pendant quelques jours. Il est épuisé et affamé. Il s'approche d'un autre groupe d'Autochtones qu'il n'identifie pas tout de suite, et ceux-ci l'amènent à leur village. Ce sont des Iroquois Tsonnontouans (Sénécas). Les Iroquois l'accueillent chaleureusement et en ami jusqu'à ce qu'ils découvrent que leur invité était un Français. Les Iroquois se jettent alors sur lui et l'attachent au poteau de torture. On commence par arracher la barbe d'Étienne par petites touffes et on lui fait des coupures avec des os et des coquillages effilés... Étienne connaît bien le rituel de la torture chez les Autochtones. Il sait que c'est le plus grand honneur qu'on peut réserver à un guerrier. Pour être accepté par les Hurons, il a dû composer son chant de la mort qu'on surnomme « adonwé ». Étienne reste donc impassible face à la torture et ne démontre aucun signe de souffrance devant la douleur. C'est la tradition. Les guerriers les plus braves et les plus résistants au poteau de torture sont parfois épargnés et adoptés pour remplacer un fils perdu au combat. Un Iroquois essaye maintenant de lui enlever du cou sa médaille de l'agnus dei. Étienne le menace de mort. Il lui dit : « Si tu arraches cette médaille, mon Dieu sera furieux ! » Au même moment, de gros nuages épais et sombres viennent cacher le soleil radieux. Jouant la comédie, Étienne commence à chanter à tue-tête vers le ciel la première chanson qui lui vient à l'esprit : un bénédicité pour bénir un repas ! Comme par miracle, le tonnerre éclate et des éclairs déchirent le ciel ! Les Iroquois, terrifiés, courent se cacher dans les bois. Ils reviennent et demandent doucement à Étienne de calmer son Dieu car ils ne veulent pas mourir ainsi... Ils détachent Étienne du poteau de torture et le soignent comme le ferait un grand ami. Ce jour-là, Étienne a été sauvé par le ciel d'une mort certaine !